La mort a fauché les compagnons
Les herbes peignées des farfadets
Devenues rouges se faneront
Chassés par le vent d’été
L’homme est seul sur la charrette
Les autres se sont gardés des fers
Il ne baisse pas la tête
Sous les jets de pierres
Là sur la place les corbeaux picorent
Perchés sur les épaules
Des yeux désormais inutiles
Billes perdues des enfants malchanceux
Ils ne verront pas ta compagne livrée aux soldats
Par des mains ennemies déchirée, avilie
Abandonnée ruisselante, salie
Dans le fossé où l’aube rougeoie
Maudits votre ordre moral malsain
Femme et marmots sales et bruyants
Laissés sans regrets du soir au matin
Pour chasser voleurs et malandrins
Quand vos escarcelles percées
Des biens d’autrui se remplissent
Chiens fidèles vous apparaissez
Loups, vénaux déguisés en pelisse
Les hommes de loi bedonnant regardent
Le bourreau en robe écarlate
En roi prêchant sur son estrade
Et sur la foule disparate
Cancrelats d’enfants
Admiration de pucelles
Ironie des hommes mûrs
Regards ignorants des vieilles
Pauvres et malandrins
Vous refusez le collier car la longe
Est une prison de main
Jusqu’à la liberté jamais ne s’allonge
Prenez garde à cette vie qui germe
Sous la potence
Dans son corps
Comme une jouvence
Cette graine de bandit
Semée une veille de campagne
Fruit et fleur de la révolte
Noire est la mandragore
Très beau ! Merci pour ce doux moment où chantent les mots.
RépondreSupprimerMagnifique Isa..Ne me dis pas que tu écris, en plus du reste...
RépondreSupprimerMerci C et C :o)
RépondreSupprimerOui, Kao, j'écris, mais plus autant qu'avant, et avec le besoin impérieux de mettre beaucoup d'images. Reste qu'il faudrait que je les illustre, je trouve rarement ce que je cherche, à moins que tout soit partie d'une image !